Château de Cecilienhof Fermé
Stiftung Preußische Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg
Le château érigé dans le style anglais des maisons de campagne se situe au nord du Neuer Garten (Nouveau Jardin), aux abords immédiats du lac de Jungfernsee. Il surgit de terre par la volonté de l’empereur Guillaume II entre 1913 et 1917 comme résidence pour le prince héritier Guillaume de Prusse et son épouse Cecilie. Ce fut la dernière construction entreprise par les Hohenzollern, chassés du pouvoir au lendemain de la révolution de novembre 1918. L’architecte, Paul Schultze-Naumburg, regroupa tous les corps de bâtiment autour de plusieurs cours intérieures et put ainsi dissimuler les véritables dimensions du bâtiment abritant 176 pièces. La façade fut ornée de précieux colombages et de cheminées décoratives. Les appartements d'apparat du couple héritier se trouvent dans le corps de logis central de la demeure et servirent à l’usage de la famille jusqu’en 1945. Des appartements privés furent aménagés à l’étage supérieur, et diffusent aujourd’hui une idée précise du haut niveau de l’art de vivre au début du XXe siècle. On trouve même une cabine de bateau conçue comme cabinet pour la princesse héritière, conservé dans son état d'origine.
Le château acquit sa renommée mondiale comme lieu de conférence des pays vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale du 17 juillet au 2 août 1945. Les pièces principales furent aménagées comme salles de négociations et de travail pour les "Trois Grands" et sont aujourd’hui proposées à la visite comme un lieu historique commémorant la Conférence de Potsdam. La grande salle constitua alors le centre de l’événement. L’ancien cabinet d’écriture et le salon de musique de la princesse Cecilie servirent de bureau et de salon de réception au dirigeant de l’Union soviétique Joseph Staline. Le fumoir du prince héritier Guillaume fut mis à la disposition du président des Etats-Unis Harry S. Truman et la bibliothèque fit tout d’abord office de cabinet de travail pour le premier ministre anglais Winston Churchill, qui laissa cependant la place à Clement Attlee suite aux résultats des élections en Angleterre. Le communiqué signé à l’issue du sommet gagna la postérité sous le nom d’Accord de Potsdam et fixa l’ordre de l’après-guerre pour l’Allemagne et le reste de l’Europe.