Au carrefour du postcolonialisme, du traitement du passé et de la commémoration de l'Holocauste, un débat controversé s'est engagé l'année dernière sur les prétendues certitudes de la culture de la mémoire allemande. Les victimes juives sont-elles privilégiées dans la mémoire par rapport aux victimes africaines ? Qu'est-ce qui distingue le racisme de l'antisémitisme ? Hannah Arendt et Edward Said ne sont pas les seuls à avoir posé ces questions auparavant. C'est chez eux que Natan Sznaider, professeur de sociologie à l'université de Tel Aviv, trouve des idées et des arguments pour faire avancer le débat actuel. Sera-t-il finalement possible de commémorer les victimes de la Shoah et du colonialisme sans relativiser l'histoire ?

Dans un entretien avec le journaliste René Aguigah, l'auteur aborde le thème du dialogue qui n'a souvent pas lieu entre la mémoire de la Shoah et celle du colonialisme.

Natan Sznaider

Natan Sznaider, né en 1954 à Mannheim, enseigne depuis 1994 en tant que professeur de sociologie à l'université académique de Tel Aviv.

René Aguigah

René Aguigah, né en 1974 à Würzburg, est journaliste culturel et animateur. Il dirige la rubrique Littérature de Deutschlandfunk et Deutschlandfunk Kultur.